L’eau, source de vie, soutient nos écosystèmes et régule le climat. Elle est un élément essentiel à la santé humaine, à l’environnement, à l’activité économique.

Le changement climatique devrait augmenter la probabilité et l’ampleur des risques climatiques extrêmes, notamment les sécheresses et les inondations. Leur gestion constitue donc un enjeu de politique publique.

Définies comme un déficit en eau sur une période relativement longue, les sécheresses font partie des extrêmes climatiques à fort enjeu sociétal. Les événements récents que le bassin de la Loire et ses affluents a connus (1989, 2003, 2017) ont rappelé la sensibilité de nos systèmes aux extrêmes hydrologiques et à la disponibilité de la ressource en eau.

Précieuse, l’eau peut manquer. Il faut donc prévenir et gérer cette situation. Un approvisionnement adapté étant nécessaire au quotidien, il convient de s’atteler à deux tâches : économiser l’eau le plus possible et gérer au mieux les ressources disponibles.

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En France, on peut analyser les sécheresses météorologiques depuis la fin du XIXe siècle à partir des longues séries de données pluviométriques. Celle de 1921, avec un pic en janvier 1922, est de loin la plus sévère des 150 dernières années. Elle est suivie par deux autres : octobre 1945 à mai 1946 et février 1949 à avril 1950.

Par ailleurs, on dispose depuis 1959 de l’indicateur annuel de la sécheresse des sols. Son évolution sur la période 1959-2016 permet d’identifier les années où la sécheresse affectait une part conséquente du territoire, comme en 1976, 1989, 1990, 2003 et 2011. Si les événements les plus forts sont ceux de la période 1989-1990, la tendance à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses est sensible depuis la fin des années 1980, comme le montre notamment la répétition des épisodes secs depuis le début du XXIe siècle.

© Crédits photos : Établissement public Loire - Sébastien RICHARD

La sécheresse peut être décrite par son intensité, son emplacement, sa durée et son moment d’apparition.

Les épisodes de sécheresse ont des impacts aussi variés que leurs causes. Leurs effets dépendent de l’exposition et du degré de vulnérabilité des personnes et des biens qui sont exposés. Elles peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’agriculture, la production d’électricité, les activités industrielles, la santé humaine et animale, la sécurité des personnes ou bien encore les milieux naturels.

L'indemnisation des Catastrophes Naturelles en France

© Crédits photos : Établissement public Loire - IStock

Le partage de la ressource en eau est à aborder dans une logique de solidarité, de répartition équitable et responsable. Il doit s’appuyer sur une meilleure connaissance des ressources disponibles, des usages à satisfaire et des besoins des milieux, en intégrant les évolutions liées au climat.

À l’échelle du bassin fluvial, la gestion s’appuie sur la définition d’objectifs de débit des cours d’eau et de hauteurs des nappes souterraines.

Sur les sous-bassins, les schémas d’aménagement et de gestion des eaux, quand ils existent, offrent un cadre de concertation pour compléter ou ajuster ces objectifs sur la base d’une analyse des conditions hydrologiques, des milieux, des usages et du changement climatique. Sur les territoires déficitaires, ils définissent des volumes prélevables pour chaque catégorie d’usages (domestique, industriel et agricole) permettant de respecter ces objectifs a minima 8 années sur 10.

Toutefois, des situations de crise restent possibles. Lorsque les seuils de gestion préalablement définis sont franchis, les préfets de département après discussion avec les acteurs de l’eau réunis en comité sécheresse, peuvent prendre des mesures exceptionnelles de restriction d’usage des ressources.

Consultez la carte de restriction d'eau ! http://propluvia.developpement-durable.gouv.fr

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L’Etablissement public Loire est propriétaire et gestionnaire de 2 barrages structurants pour la gestion de la ressource en eau sur le bassin fluvial : Naussac en Lozère, pour les étiages de l’Allier et de la Loire ; Villerest dans le département de la Loire, pour ceux de la Loire. Afin de limiter les effets du manque d’eau (sécheresse hydrologique), un stockage est réalisé en amont en hiver. Il permet une réalimentation vers l’aval en période d’étiage.

Les objectifs de débits sur l’Allier et la Loire sont fixés par les règlements d’eau. En cas de sécheresse accentuée, le comité de gestion de ces réservoirs, présidé par le Préfet de bassin, peut décider de réduire les débits.

Les consignes de débits sont établies par l’Etablissement public Loire de manière journalière. Le soutien apporté par les deux retenues peut s’avérer très important, le débit naturel de la Loire pouvant descendre à des niveaux très bas. En certains points, c’est alors la quasi-totalité de l’eau qui est apportée par les barrages.

Des efforts sont déjà déployés, en anticipation, pour adapter la gestion des barrages aux impacts du changement climatique.

Exploitation des ouvrages de Naussac et Villerest Suivez l’étiage sur le bassin de la Loire/

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D’année en année, la pression sur la ressource en eau s’accentue, d’où le besoin de mieux la préserver. Des actions concrètes et complémentaires sont mises en oeuvre, entre autres par les collectivités et les acteurs économiques.

Toute amélioration de la gestion de la ressource en eau doit rechercher en priorité les économies possibles pour les différents usages.


Les bons gestes

En France, en 10 ans, le volume moyen d’eau potable prélevé par habitant a diminué de 20% grâce aux efforts de réduction des fuites dans les réseaux et à l’évolution des comportements. Cette tendance doit encourager les citoyens à poursuivre leurs efforts.

Chacun, en modifiant ses habitudes, peut donc continuer à agir pour économiser l’eau : par l’entretien des robinetteries pour éviter les fuites, par l’utilisation de réducteurs de pression sur les robinets, le choix de douches plutôt que de bains, la fermeture de robinets entre deux utilisations, la récupération de l’eau de pluie ou celle du lavage des fruits et légumes pour l’arrosage des jardins, l’installation de chasse d’eau économique, l’acquisition d’électroménagers économes en eau...

Statistiques sur la gestion de l’eau en période de sécheresse

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La sécheresse n’épargne aucun continent. La concurrence pour l’accès à l’eau constitue donc un risque croissant pour les communautés, les activités et les écosytèmes.

Partout dans le monde, différents instruments viennent encourager une utilisation plus durable de l’eau. Les outils réglementaires permettent de limiter les situations de crise (règles d’autorisation/interdiction, contrôles...). Des outils économiques et de planification interviennent en anticipation en incitant aux économies d’eau (redevances, tarifications progressives, aides ciblées,...) et en organisant les prélèvements (plans d’actions par bassin hydrographique à moyen et long terme). Des outils d’information, éducation et formation contribuent à la promotion d’une culture de préservation de la ressource en eau.

Très concrètement, l’une des pistes à explorer est celle des analogues spatiaux, à savoir des retours d’expérience d’autres bassins fluviaux, tels que l’Ebre en Espagne, ayant un climat présent correspondant au climat futur du bassin de la Loire et ses affluents. Avec pour objectif de mettre à profit des solutions qui auraient fait la preuve de leur efficacité.

Observatoire européen de la sécheresse

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