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Soutien d’étiage

QU'EST-CE QUE LE SOUTIEN D'ÉTIAGE ?

 

L'étiage d'un cours d'eau est un phénomène naturel qui correspond à la période de l'année où les eaux sont au niveau le plus bas, ses débits les plus faibles.

Pour Naussac et Villerest, le soutien d'étiage consiste à ajouter aux débits naturels de l'Allier et de la Loire, lorsqu'ils sont trop faibles, un débit supplémentaire à partir des réserves constituées préalablement dans les retenues.

Pour mesurer le soutien d'étiage, des objectifs sur la Loire et l'Allier sont fixés par les règlements d'eau des ouvrages en cohérence avec les débits nécessaires au maintien d'un bon état écologique définis par le SDAGE. En cas de sécheresse accentuée, le Comité de Gestion des Réservoirs de Naussac et de Villerest et des Etiages Sévères (CGRNVES) du bassin Loire-Bretagne, peut décider de réduire ces débits d'objectifs.

Pour maintenir les objectifs durant les périodes d'étiage, des consignes de lâchures quotidiennes sont envoyées depuis Orléans par l'Etablissement puis transmises aux barrages pour application. Les calculs tiennent compte des délais de propagation des lâchures et de prévision d'évolution du débit naturel pour les six jours à venir.

SOUTIEN D’ÉTIAGE DU BARRAGE DE NAUSSAC

Le barrage de Naussac est situé dans le département de la Lozère sur un affluant de l'Allier, le Donozau.

Avec un bassin versant d'environ 50 km2, la retenue de Naussac s'étend sur une superficie de plus de 1.000ha et peut contenir 185 Mm3 au maximum.

Compte tenu de son faible bassin versant et pour s'optimiser le remplissage de la retenue, celle-ci à la particularité de pouvoir s'alimenter de 3 manières distinctes :

    • naturels avec les apports du Donozau,
    • par dérivation via le Chapeauroux,
    • par pompage dans l'Allier.

Les conditions de pompage et de dérivation sont réglementées, imposant ainsi un cadre pour limiter les impacts sur les éco-systèmes.

 

Le barrage de Naussac a pour vocation de maintenir un débit minimum dans l'Allier et la Loire en période de basses eaux pour permettre la satisfaction des différents usages de l'eau (l'irrigation, l'alimentation en eau potable et l'industrie) et des besoins des milieux naturels. Exceptionnellement, le soutien d'étiage de la Loire s'appuie sur le barrage de Naussac.

Lors du soutien d'étiage, l'eau est prélevée dans la retenue par la tour de prise, équipée de quatre vannes étagées. L'eau transite ensuite dans la conduite sous digue et sort dans le Donozau à l'aval de l'ouvrage par l'usine de pompage/turbinage ou par le jet creux en fonction des paramètres de qualité des eaux mesurés à l'aval.

  • L'usine de pompage/turbinage a double vocation. Elle est destinée à remonter l'eau depuis le pied du barrage vers la retenue pour la remplir en hiver et à produire de l'énergie électrique lors des lâchers d'eau en été. Elle peut restituer de 1,5 à 15m3/s selon les besoins de l'étiage et la hauteur d'eau dans l'ouvrage.
  • La vanne à jet creux peut restituer jusqu'à 24 m3/s selon la hauteur d'eau de la retenue. Cette vanne est utilisée pour optimiser l'oxygénation du cours d'eau.

SOUTIEN D’ÉTIAGE DU BARRAGE DE VILLEREST

 

Le barrage de Villerest est situé sur la Loire entre les communes de Villerest et de Commelle-Vernay à 6km de l'agglomération de Roanne dans le département de la Loire.

Situé sur un bassin versant de plus de 6 500km2, le barrage de Villerest possède en gestion courante au maximum 132 Mm3 pour soutenir les faibles débits de la Loire.

Le barrage de Villerest assure deux rôles principaux, le soutien d'étiage de la Loire et aussi l'écrêtement des crues.

Lors du soutien d'étiage, l'eau transite principalement par l'usine EDF annexé à l'ouvrage. Si l'usine est indisponible ou si les paramètres de qualité des eaux mesurées à l'aval sont insuffisants, la vanne de faibles débits (VS6) de Villerest assure le relai. Cette vanne utilisée en période d'étiage peut évacuer jusqu'à 90m3/s.

ÉTIAGES DE RÉFÉRENCE

2003

L’année 2003 a été exceptionnelle : un étiage record de mai à octobre, suivi d’une très forte crue.

Les réserves en eau des deux retenues de Villerest et Naussac risquant de s’épuiser rapidement, l’objectif de débit à Gien a été progressivement réduit de 60m3/s à 45m3/s, tandis que des restrictions d’usage étaient imposées sur les zones les plus sensibles.              

Globalement 70 millions de m3 ont été déstockés de la retenue de Villerest et 110 millions de m3 de la retenue de Naussac.

Le débit naturel à Gien serait descendu à 10 m3/s. Le soutien par les ouvrages de Villerest et Naussac a permis de maintenir ce débit à une valeur supérieure à 48 m3/s tout au long de l’été.

>>> pour + d'informations (.pdf)

2019

L'étiage 2019, par son intensité, sa durée et sa complexité a constitué une nouvelle référence en matière de gestion du soutien d’étiage qui n’était pas sans rappeler l’étiage 2003.
En effet, l’abaissement de l’OSE à Gien jusqu’à 45m3/s n’avait pas été observée depuis 2003 et de nombreuses restrictions d’usages ont été mises en place dans les zones les plus sensibles.
Sans les ouvrages de Villerest et Naussac, le débit naturel à Gien serait descendu à 16 m3/s et le débit à Vic le Comte sur l’Allier aurait été de 1 m3/s.
Grâce au soutien des barrages le débit de la Loire a été maintenu à 60 m3/s en moyenne à Gien et à 15 m3/s sur l’Allier à Vic le Comte.

 

>>> Communiqué de presse Soutien d'étiage 2019

REDEVANCE DU SOUTIEN D'ÉTIAGE

 

L’arrêté interpréfectoral du 10 novembre 2006 a autorisé l’Etablissement public Loire à faire participer aux dépenses d’exploitation, d’entretien et d’aménagement des ouvrages pour le soutien des étiages de l’Allier et de la Loire les usagers prélevant de l’eau dans la Loire, l’Allier ou leur nappe d’accompagnement, et donc bénéficiaires du soutien d’étiage.

Cette participation prend la forme d’une redevance pour service rendu, instaurée depuis le 1er janvier 2007, due par les usagers prélevant de l’eau depuis les retenues.

Une commission des usagers a été mise en place et est constituée de représentants des catégories d’usagers :

  • 5 représentants des collectivités au titre de l’alimentation en eau potable,

  • 5 représentants au titre des irrigants,
  • 5 représentants au titre des industriels (dont EDF).

Sont également invités à participer à cette commission les représentants des communes riveraines de Villerest et de Naussac, ainsi que les services de l’Etat (DREAL de bassin et Agence de l’eau).

Chaque année, l’EP Loire présente à cette commission les comptes relatifs au soutien des étiages et sollicite son avis en vue de la préparation de son budget annexe exploitation. L’occasion également de lui communiquer un bilan technique de la gestion des barrages pour la saison en cours ainsi que les orientations prévues pour la saison future.

Les recettes apportées par la redevance couvrent 100% des dépenses de Naussac (barrage et usine), 80% des dépenses de Villerest et 20% des dépenses liées au pilotage de la gestion des crues et des étiages. A noter que les coûts d’exploitation des 2 ouvrages comprenant notamment la maintenance des équipements, surveillance, entretien, auscultation, manœuvres des vannes, les grosses réparations, les études réglementaires obligatoires, la gestion des crues et des étiages sont financés d’une part par les usagers du soutien d’étiage, via une redevance, pour les dépenses liées à l’étiage, et par les collectivités membres de l’Etablissement pour les dépenses liées aux crues. L’ensemble de ces dépenses fait l’objet d’un budget annexe.

>>> Evolution de la redevance